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Le compagnonnage des montagnes est une solitude féconde…

Sous les falaises du Grand Veymont, autour du Mont Aiguille, sur les hauts plateaux de cette « forteresse naturelle » qu’est le Vercors, je vous emmène parcourir les sentiers, entre Drôme et Isère à la rencontre de l’Histoire et de la géographie…

Le Vercors

Ma rencontre lecture avec Antoine de Baecque, écrivain voyageur, auteur marcheur, historien des montagnes fût
une rencontre virtuelle très agréable, des moments de lecture inoubliables pour qui aime comme moi l’histoire, les grands espaces, la randonnée, l’altitude, la solitude et l’immensité des grands plateaux.
Autant de moments savoureux et épiques entre la grande Histoire transplantée ici in situ, frappante et très troublante, autant de chemins empruntés par les résistants en 1944, autant de lieux plus intimes retrouvés, le tout sous la forme d’un carnet de voyage, un excellent guide pour cette balade dans le Vercors…
Et puis la référence constante à Jean Giono dès les premières phrases de ce beau livre de chevet que peut être Ma forteresse… De quoi attiser la curiosité !

La Forteresse du Vercors (Au-dessus de Grenoble à l’extrémité nord du massif)

« J’arrive mes montagnes ! Fermez la porte derrière moi »…
(Jean Giono – L’eau vive)

Le Trièves et Lalley…

Le Trièves
La vigne de Prébois (Photo Michèle Ducheny)
La maison du maire de Lalley , dite « maison Bernard »
où Jean Giono résidait lors des séjours en famille.

Tout comme Antoine de Baecque, ce sont les lectures de Jean Giono qui m’ont tout appris sur ce petit territoire secret qu’est le Trièves… Au point de toujours provoquer un détour lors de nos descentes dans le sud !

C’est à Lalley que j’ai aussi découvert la présence d’Édith Berger, artiste peintre et amie de Giono.

Lettre de Giono après un séjour dans le Trièves, on y lit tout son enthousiasme …

En arrivant à Chichilianne, le pays du Roi…

Dans la quête du Vercors de son enfance, Antoine de Baecque poursuit son périple en empruntant encore et toujours les chemins de l’oeuvre de Giono, le voici à Chichilianne :

Sa Majesté le Mont Aiguille

« Le Vercors est une montagne où la mort surgit au coin du bois. »

Ici dans le Vercors, chaque village, chaque sentier, chaque montagne, chaque plaine, chaque forêt, chaque plateau, trouve la trace de cette Résistance qui prend alors toute son importance, même si le passé est déjà lointain.
Partir en randonnée c’est forcément rencontrer un ou plusieurs maquisards, découvrir souvent leur fin tragique et violente.
Les lieux de mémoire, qu’ils soient encore debout ou sous la forme d’hommage et de reconnaissance … Une ferme isolée par-ci, un musée par-là, un refuge, une cabane, un Mémorial, un monument, une nécropole, des sépultures, foisonnent sur tout ce petit territoire…
Il me serait difficile, la tâche est bien ardue, de raconter le destin de tous ces valeureux jeunes gens et jeunes filles. je vais donc m’attacher à quelques-uns et mettre mes pas dans ceux d’Antoine, lui qui a su si bien les faire vivre au sein de ce récit.
Direction du Pas de l’Aiguille

La nécropole du Pas de l’Aiguille

Je laisse Antoine poursuivre son périple dans les paysages de son enfance, Diois, Archiane, Gervanne, hauts plateaux, Glandasse, Romeyer, Grand Veymont…
Il n’est pas seul, toujours accompagné de ces vaillants maquisards, devenus au fil de la route ses fidèles compagnons.
Nous allons le retrouver dans des lieux qui me sont connus, ceux que je pourrais plus aisément décrire et partager.
Arrêtons-nous un moment dans la plaine, à Vassieux, Vassieux-en-Vercors

En arrivant à Vassieux-en-Vercors …

La plaine de Vassieux depuis le col de La Chaux
Le Mémorial de Vassieux-en-Vercors, depuis la terrasse, la vue sur la plaine et la chaîne est du Vercors
À l’intérieur du Mémorial

Rejoignons Antoine entre le plateau d’Ambel et celui de Font d’Urle en descente sur le pays du Royans :

A l’approche de Pont-en-Royans…

Pont-en-Royans

Villard de Lans, Corrençon, Lans-en-Vercors, Autrans et Méaudre…

Le chemin de Valchevrière , village martyr.

Les ruines de la Ferme d’Herbouilly

Quand on est sur la route, en quittant le site de Valchevrière on peut grimper jusqu’au plateau de Château-Julien ou bien encore descendre vers la jolie plaine d’Herbouilly, havre de paix à ce jour …(Là se trouve les ruines de la ferme d’Herbouilly, poste de commandement de Jean Prévost, alias Capitaine Goderville).

Le col de Romeyere, la forêt des Coulmes, le tunnel des Écouges et Rencurel …

C’est là que nous rejoindrons Antoine…


Le Bec de l’Orient – Altitude 1500 m – fatigant mais superbe –

Poursuivons jusqu’au plateau de la Molière au dessus de Lans-en-Vercors, cet endroit très doux est saisissant de beauté…

Sur le plateau de la Molière

Le Plan Montagnards du Vercors imaginé par Pierre Dalloz en 1941…

Nous arrivons bientôt au terme de ce périple, au nord du massif, du côté de Sassenage et de Saint-Nizier-du-Moucherotte…

Les Trois Pucelles
la « Cathédrale de béton » en triste état – été 2024 –
La nécropole nationale de Saint-Nizier

Pour Jean Prévost, hommage au Capitaine Goderville…

Le 1er août 1944 tombait, au pied du Vercors, Jean Prévost, alias capitaine Goderville, les armes à la main. Il avait quarante -trois ans, la fureur de vivre libre et la passion d’écrire…
Jérôme Garcin – Pour Jean Prévost (quatrième de couverture)

Où il est encore question de Jean Giono, à la ferme Durand où les maquisards sont réfugiés…

À pont Charvet, gravé dans la falaise… l’hommage à ceux tombés ce 1er août 1944 – Y figure le nom de Jean Prévost –

« PASSANT , ARRÊTE-TOI. »

Le torrent du côté de pont Charvet

Dernière escapade au plateau de Gève, paradis du ski nordique et du biathlon…

Les anneaux olympiques de 1968
sur la place d’Autrans.

Au dessus d’Autrans, autre paradis du ski de fond, site célèbre des Jeux Olympiques d’hiver de Grenoble 1968 se trouve l’immense champ de neige de Gève et son fameux refuge où l’on se régale des célèbres ravioles de Romans très bien cuisinées.

Le refuge de Gève
Au pas Brochier, la vue vertigineuse sur les sommets…

C’est ici que se termine ma route , celle où je suis venue me perdre dans les pas de l’écrivain, une route où j’ai croisé la Grande Histoire, celle des chemins empruntés par les maquisards, autant de moments vécus pour moi aussi in situ, celle aussi des chemins liés aux souvenirs de jeunesse de l’écrivain…
Merci à lui de m’avoir fait découvrir quelques secrets de ce Vercors magique.
De nombreuses randonnées, beaucoup de photos et quelques pierres glanées plus tard, je ferme les yeux, je reconnais les lieux, je ne les oublie pas, je revis ces moments d’exception et je rêve de repartir bien vite …

Quelques bonnes adresses pour déjeuner, dîner et déguster les ravioles au bleu du Vercors :

À voir, à visiter, à randonner :

Où coucher :

À lire :

Michèle Reymes – Octobre 2025

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