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Le plateau de Ganagobie, « Ce plateau rond comme un plateau de garçon de café »…

« Un balcon suspendu au-dessus de la Durance »

Le plateau de Ganagobie

« Ce plateau rond comme un plateau de garçon de café et guère plus grand, porte, à cent mètres au dessus du lit extravagant de la Durance, des terres qui viennent à peine d’émerger du déluge. »
Jean Giono – Notes sur l’affaire Dominici
La vallée de la Durance (à l’ouest) en arrivant sur le plateau

« Derrière le village perché de Lurs on aperçoit la montagne du Lubéron, la vallée de la Durance, la sauvagerie du paysage. »
 J.L.Carribou – 10 balades littéraires à la rencontre de Jean Giono

Sur un plateau escarpé se dresse le Monastère Notre-Dame de Ganagobie. L’art roman y est exprimé dans toute sa splendeur dans un cadre magnifique, fondé au Xème siècle par l’évêque de Sisteron et rattaché à Cluny, c’est un monastère bénédictin qui accueille à nouveau une communauté de moines depuis 1987.

Le monastère de Ganagobie

Grimper à Ganagobie, ça se mérite ! on y accède depuis Lurs par une petite route abrupte en pente raide où il faut éviter de croiser, on débouche sur un plateau couvert de génevriers,  chênes verts et  pins d’Alep.

Le porche de l’église romane est un portail à festons, le sol est fait de mosaïques déposées et restaurées après dix années de travail, le cloître à ciel ouvert n’est visible qu’à travers des vitres.

« L’Abbaye elle même est en ruine autour de son cloître resté intact. Restée intacte aussi l’église de l’abbaye, son porche roman cent mille fois photographié et qui tire des cris d’admiration à ceux qui ne crient d’ordinaire qu’aux matches de football ». 
Jean Giono Notes sur l’affaire Dominici

Un océan de verdure : « Des vagues de terre et de l’écume d’arbres à perte de vue »

« Quand on va maintenant à Ganagobie, c’est pour quelques heures, et on choisit son jour. C’est un site admirable. Les bénédictins y ont une Abbaye. Depuis un an et demi on monte à Ganagobie par une route parfaite.
(…) « Mais il y a seulement trois ou quatre ans, avant les travaux de la route « touristique », c’était un lieu qu’on atteignait qu’après quatre kilomètres de montée abrupte par des chemins dits raccourcis. Autant dire qu’ils n’y montaient que des spécialistes. »
Jean GionoNotes sur l’affaire Dominici

« Celui qui est ému à Ganagobie par les vestiges de la foi ou par les vestiges de l’histoire doit aller, à mon avis, se pencher au rebord nord du plateau, sur les fonds qui séparent Ganagobie de la montagne de Lure. Il dominera le plan cavalier d’une sauvagerie sans exemple. » 
Jean GionoNotes sur l’affaire Dominici

« Entre les collines, là où la chair de la terre se plie en bourrelets gras (…) à mi-chemin entre la plaine où ronfle la vie tumultueuse des batteries à vapeur et le grand désert lavandier, le pays du vent, à l’ombre froide des monts de Lure. »
Jean Giono – Colline

 C’est alors  une énorme muraille qui barre toute la largeur du plateau, le rempart de Villevieille, un très long rempart rectiligne et massif livré aux herbes folles.

La grande muraille

« Villevieille s’était abrité, depuis le haut Moyen Âge, derrière cette construction édifiée du seul côté vulnérable. De Villevieille, il ne reste plus aujourd’hui que des tas de pierres enfouis sous la mousse. »
J.L. Carribou10 balades littéraires à la rencontre de Jean Giono

La récompense est au bout du chemin avec un spectaculaire point de vue et un panorama imprenable sur la Durance et les Alpes.
Tout en bas, c’est  la rivière alanguie et veillée par les pénitents des Mées, la route vers Digne, les sommets enneigés des Alpes Italiennes, les collines du Haut Var et tout au fond du plateau de Valensole, la ligne bleue des sommets des gorges du Verdon.

La vallée de la Durance (est) depuis l’extrémité du plateau

(…) « Un petit ruban de terre entre les collines et les bois fous de la Durance. Ça peut avoir dans les cent mètres de large, aux bons endroits : d’un bord, l’eau, et quelle eau ! La rage des montagnes. De l’autre, la colline, et quelle colline ! Le plateau de Valensole : des roches, des épines, un versant raide comme pour monter au ciel. »
Jean Giono – Un de Baumugnes

« Une fois là haut donc, appuyé sur son bâton, l’accusé pouvait porter son regard et son désir sur la riche plaine de la Durance dont la partie la plus grasse était étalée sous ses yeux. »
Jean Giono – notes sur l’affaire Dominici

Dans « les Grands chemins » Jean Giono écrit :

« Au delà un autre plateau du tonnerre que grâce au vent on voit dans tout son large, jusque très loin, à l’endroit où il butte contre les montagnes bleues ».

Où encore dans « Que ma joie demeure » :

« Au fond des brumes, une sorte de radeau plat (…). Sur ces bords le soleil bouillonnait dans des forêts. Si on regardait à gauche : une barre de montagnes montait très haut (…) derrière elle, une autre montagne encore plus haute avec de la neige, et, derrière celle-là, alors un entassement de montagnes entièrement glacées. »

Afin de rejoindre le monastère, nous cheminons par l’allée de Forcalquier, autrefois appelée ‘le promenoir’ parce que les moines s’y promenaient après le repas. Avant de redescendre dans la vallée, nous ne manquerons pas de faire un détour par la boutique du monastère où les moines proposent plein de belles et bonnes choses issues de leur artisanat et une belle documentation touristique et religieuse.

Michèle Reymes

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